Le Voile cache… le jeu du Voile et du désir… ou comment les dialectiques du Voiler-déVoiler-montrer se fondent moins sur « l’objet » à cacher que sur une palette de regards et de consciences à éveiller.
A compter du 11 avril 2010, il est interdit de porter dans les lieux publics une tenue destinée à dissimuler le visage. Une interdiction qui s’applique à toute personne physique, quels que soient son âge, son sexe, sa religion, sa nationalité…
Aussi loin que l’on remonte, le Voile est présent dans les textes moyenâgeux, dans la coutume chrétienne, dans la tradition antique (« velatio capitis » offrande aux dieux d’enfants et de jeunes filles), dans la Rome antique, à la Renaissance où il entoure le corps des nymphes botticelliennes, mais également au sein même de l’idée de pudeur dans le judaïsme, dans plusieurs traditions des mondes de culture islamique, en passant par les hommes Touaregs, les sept voiles de l’architecture, les sept voiles de Salomé (pièce d’Oscar Wilde, adaptation faite par Strauss…).
Entre pudeur et séduction, rébellion et convention, symbole de virginité chrétienne, le Voile joue malgré tout dans l’approche de la féminité, de la pudeur, la foi et l’élégance puisqu’aujourd’hui, ces mêmes voiles défilent sur les podiums.
C’est ainsi qu’est né ce projet d’exposition, animée par l’envie d’établir une « étymologie » du voile qu’il soit chrétien, oriental, culturel ou revendication identitaire, sans aucun parti pris, adresser un message de bienveillance, de tolérance et de respect et inciter par le biais de la photographie à poser un œil différent sur « Le Voile ».
Façonneuse de « fantaisies et autres accessoires » essentiellement destinées aux photographes, mais également fascinée par l’univers de certains d’entre eux, le nom de certains amis photographes s’est présenté telle une évidence pour réaliser ce projet et parvenir via l’image à réaliser une déclinaison sémantique du Voile et prouver ainsi qu’il peut être autre chose qu’un morceau d’étoffe destiné à dérober aux regards une partie du corps, en particulier le visage, le front ou les cheveux (Dictionnaire culturel en langue française ; Dict. Robert 2005).
Douze femmes voilées portant la burqa, le voile de la communiante, le hijab, le voile de l’infirmière, la mantille, le voile de mariée années folles ou celui d’une mariée moderne, le niqab, sous le voile de la nonne, enveloppée dans un sari, arborant le voile de veuve, transformée en vierge, pour clore le tout par une Cène finale où certains symboles sont plus parlants que de longs discours.












